Les fêtes de la Toussaint

Que nous apporte la participation à la fête de la Toussaint ?

Cette fête rassemble bon nombre de pratiquants occasionnels qui viennent prier pour leurs morts. Sans doute ce n'est pas l'objectif de la fête de la Toussaint, mais leur participation peut être l'occasion pour eux de reprendre conscience du sens de la vie humaine.

La Toussaint leur rappelle que la vie humaine s'achève dans la vie totale avec Dieu au delà de la vie terrestre. L'évocation des saints du ciel nous apporte une lumière pour la vie actuelle.

La fête de la Toussaint témoigne de l'espérance chrétienne devant la mort. Elle atteste qu'à la fin de notre existence terrestre la vie n'est pas détruite, elle est transformée. C'est la fête de la vie éternelle, la fête du ciel. Chaque personne est appelée à ressusciter un jour avec le Christ et à être associée à sa résurrection et à son bonheur éternel. La Toussaint est la fête joyeuse de la victoire du Christ dans la vie de beaucoup d'hommes. La Toussaint est la fête de tous ceux qui sont admis à partager le bonheur de Dieu. Ils nous attendent et nous tendent la main : grands saints et saints anonymes qui ont entendu le message des béatitudes et y ont répondu. C'est la fête de tous les saints connus et inconnus, la fête de la grande foule des saints qui n'ont pas été canonisés.

L’origine et l'histoire de la fête de la Toussaint ?

La fête de la Toussaint ne tire pas son origine des textes bibliques, comme le font la plupart des grandes fêtes liturgiques. La fête de tous les martyrs était célébrée en Orient à partir du

4ème siècle. C'était le dimanche qui suit la Pentecôte à l'église d'Édesse, le 13 mai à Antioche. Actuellement les églises de rite byzantin célèbrent la Toussaint le dimanche après la Pentecôte. La fête du 13 mai s'est diffusée à Rome au 7ème siècle. Ce fut, en 610, à l'occasion de la transformation du temple païen du Panthéon dédié à tous les dieux en une église dédiée à tous les martyrs, sous le nom de Sainte Marie des martyrs.

Au 8ème siècle. les moines irlandais qui évangélisaient la Gaule se trouvèrent confrontés au paganisme celtique et à la fête païenne du "Samhain" qui était fêtée au mois de novembre et qui marquait le début de la moitié sombre de l'année. Le 1er novembre était à la fois le nouvel an celtique et la fête des morts ou plus exactement de la communication entre les vivants et les morts. Pour combattre cette fête païenne, ils demandèrent à Charlemagne d'instituer une fête de tous les saints le 1er novembre substituant ainsi les saints aux âmes des morts.

En 835 sur l'ordre de Louis le Pieux, la fête de la Toussaint, qui existait déjà à Rome, fut instituée en France à l'occasion d'un voyage du pape Grégoire IV. En 1580 le pape Sixte IV fait de la Toussaint une grande fête chrétienne, mais c'est seulement Pie X (+ 1914) qui en fait une "fête d'obligation" c'est-à-dire une fête où on est obligé d'assister à la messe.

Traditions de la Toussaint en France

Visite au cimetière le jour de la Toussaint (1er novembre)

Comme le 2 novembre n'est pas un jour férié, alors que le 1er novembre est férié, c’est le jour de la Toussaint que beaucoup de gens vont au cimetière et cela les conduit à penser que ce 1er novembre est la commémoraison des défunts. C'est donc dans l'après midi de la Toussaint, que l'on va au cimetière se recueillir et déposer des fleurs, particulièrement des chrysanthèmes, sur les tombes des êtres chers. On nettoie les tombes de sa famille. Cette tradition semble dater du milieu du 19eme siècle. Le jour de la Toussaint certaines paroisses font un accueil au cimetière et proposent un texte de prière.

La fête des morts en Guadeloupe

La Toussaint en Guadeloupe est l'un des moments les plus importants de la vie guadeloupéenne. Les familles se retrouvent au cimetière pour une veillée funèbre et pour illuminer les sépultures de leurs morts. Chaque tombe est recouverte de dizaines de bougies de toutes les couleurs. Les cimetières sont illuminés par des milliers de cierges. Si en France, ce moment constitue un jour de chagrin, en Guadeloupe, le rassemblement et la fête reste un évènement culturel. Chaque famille entretien une correspondance particulière avec les défunts. Lors des veillées funèbres, si certains pleurent le mort dans une chambre funéraire, d’autres, dans la cour pensent aux souvenirs passés ou à des potins lors de son vivant. Dans certaines soirées, les honneurs du défunt sont fredonnés au rythme du Ka (genre musical populaire). Rhum, café et boissons de toutes sortes accompagnent ces soirées festives. Les plages se délogent généralement par les familles qui partent tôt pour nettoyer et repeindre leurs tombes. Une fois propre, des bouquets sont placés sur la tombe en guise de souvenir. C’est le jour des rencontres, des salutations, des nouvelles des uns et des autres pour le grand bien des marchandes. Le soir, des bougies aux mille couleurs éclairent les cimetières, un spectacle à voir absolument.